Medical.Plays
Thanks to Minister for his help in writting this text and his patience...
Thanks to Master_AR and Say for their help...
Voici le récit d'un des fantasmes me hantant...
Par fantasme j'entends une idée qu'il vaut mieux garder à l'état d'idée...
Il est en plusieurs épisodes...un épisode par semaine...
Merci à Minister de m'avoir aidée à écrire ce texte et pour sa patience...
Merci à Master_AR et Say pour leur precieuse aide, sans eux ce texte se serait pas...
Bonne lecture...
Et surtout n'hésitez pas à me laisser un commentaire sur le blog ;-)
1° Episode
Je rentre dans l’habitacle de ma voiture…pressée je ne mets pas ma ceinture de sécurité… « Plus tard » me dis-je, « J’ai tout mon temps »…
40-50km/h…je roule prudemment…une série de virages en pente que je connais très bien m’attend…
Il fait nuit…le ciel est chargé…pas de lune ce soir…l’atmosphère est humide…c’est reposant…
J’enclenche le lecteur CD…la piste 3 devrait convenir…
Premier virage…la pédale de frein me semble un peu molle…j’utilise le frein moteur…
Douce musique…
Deuxième virage…plus de pédale de frein…le moteur a du mal à supporter la vitesse que prend la voiture dans la pente…
Ligne droite…j’essaye d’utiliser le frein à main…doucement…et soudain…il lâche…
Plus de freins…
« Broken, broken… »
Troisième virage…j’essaye d’éviter une voiture…petite embardée…ma roue gauche heurte un trottoir…mes phares éclairent d’un peu trop prés un mur…reprendre le contrôle de la voiture…les freins ne marchent toujours pas…je n’ai pas fait de stage pour apprendre à gérer ce style de situation…mon cœur s’affole…
La musique suit : crescendo…
A la fin de cette longue ligne droite il y a un dernier virage puis un feu rouge, un croisement et beaucoup de circulation…trop pour un bolide que plus rien ne peut arrêter…
Chercher des yeux une solution pour m’arrêter dans cette folle chevauchée…
Elle se trouve en face de moi et n’attend que moi : le mur d’enceinte d’une villa…
Je trouve dans sa blancheur ma rédemption…
Il se rapproche à toute vitesse…
« You’re going home… »
Le CD joue par anticipation le son du crash qui m’attend…enfin, je pense…puis se calme…
Mes mains se crispent sur le volant pour le tenir bien droit…
Malheureusement je n’avais pas attaché ma ceinture…
Choc frontal…
Un vacarme effroyable fait de métal, de vitres qui se brisent et de craquements de toutes sortes envahit mes oreilles et mon corps…
Quelque chose me fait mal…ma poitrine…elle a frappé violemment le volant…
La musique est douce…une berceuse…une illumination…
Elle accompagne la découverte de mes douleurs apparaissant comme l’éclosion de fleurs rouges sang sur un lit de neige immaculée…
« Cold fluorescence… »
Mes hanches…mes bras…mon visage…mes jambes…mes dents…
J’entrouvre mes yeux…difficilement…plus de pare-brise…du sang…le porche de la maison est éclairé…qu’importe leur détresse matérielle pour ce mur, ma douleur est plus importante…
Quelque chose m’interpelle dans la personne qui se tient face à moi…
« Should you see your maker's face tonight ? »
Un homme…le sourire au lèvre…
« Look him in the eye, »
Il s’avance, ouvre la portière côté passager et s’installe à côté de moi…
« Look him in the eye and tell him… »
J’essaye de bouger ma main mais aussitôt, dans un geste tendre, pose la sienne dessus, comme pour m’éviter d’utiliser mon énergie pour rien…
« Who are you to wave your fingers ? »
Pour me dire que cela ne me servait à rien de me défendre…
Black out…
2° Episode
Mon esprit s’éveille comme après un long et profond sommeil…
Petit à petit je prends conscience de chaque parcelle de mon corps…
Ma gorge…quelque chose l’obstrue…instinctivement j’essaye de l’expulser…l’on m’y aide…ma bouche est pâteuse…
On prend mon pouls…
On me parle…
Un brouhaha…
Je me concentre sur autre chose : ouvrir mes yeux, voir où je suis…
Avec beaucoup de difficulté j’y parviens…
Un dieu auréolé de blanc, autour de lui, sur lui…
Un médecin…
Oui, son visage m’évoque quelque chose mais je n’ai pas la force de réfléchir sur le pourquoi, qui, comment…mes yeux se ferment…
Mon esprit allait s’évanouir lorsque sa voix, au milieu du son de plusieurs machines, me parvient et me tient éveillée…
« - Clarisse ? Vous pouvez serrer ma main ? »
Elle se serre sur la sienne…
Encore sa voix chaude, suave, réconfortante :
« - Vous êtes en sécurité ici…je m’occupe de vous…tout ira bien… »
Il s’occupe de mes blessures, de mes douleurs, c’est tout ce qui m’importe…
Je me laisse aller…je pars…
Combien de jours, d’heures, de minutes se sont écoulées jusqu’à ce nouveau réveil?
Je me sens plus mal encore.
…vaseuse…
Un sursaut des paupières, le médecin est à mes côtés à s’affairer…
Des images désagréables se bousculent dans ma tête, comme un mauvais rêve mais elles ont quelque chose de plus réel…
L’accident me revient par bribes…
Je réalise ce qui m’est arrivé…
Réveil en sursaut…il est toujours là…
Il faut que je sache…d’une voix faible je lui demande :
« - Qu’est-ce que j’ai ?
Il s’approche…
Entre mon esprit embrumé et le masque qu’il porte devant sa bouche j’ai du mal à comprendre ce qu’il me dit…
Il répète plus lentement
« - Vous vous souvenez de quelque chose ? »
Arriver à m’exprimer…
« - L’accident…plus de freins…le mur…Dites moi ce que j’ai…
- Vous avez de multiples contusions, surtout au niveau de la poitrine et des cuisses du fait que vous n’aviez pas votre ceinture de sécurité…des éclats de verre ont provoqué de nombreuses lacérations de l’abdomen, du thorax et surtout au niveau de la face et du scalp…des morceaux de plastique du tableau de bord ont blessé les genoux et les tibias… votre tibia gauche présente une fracture complexe que nous venons de réduire…»
Je baisse les yeux pour essayer de voir…il soulève le drap blanc pour me montrer la structure métallique fiché en plusieurs endroits dans mes chairs…
Au fur et à mesure de sa description j’arrivais à nommer mes douleurs mais il en manquait une et pas la plus insignifiante…
« - Mes hanches, mes cuisses…j’ai mal…
- Ne vous inquiétez pas, on va s’en occuper… »
Je peux enfin me reposer…
Je me sens mieux…mon esprit est clair…
Les tubes connectés à moi, les bandages, les douleurs et l’attelle de cou m’imposent l’immobilité…
Seule dans cette pièce blanche, bercée par le son de nombreuses machines, je laisse aller mes pensées…
L’accident, bien évidemment, m’obnubile…
Comment les deux systèmes de freinage, mécaniquement indépendants ont-ils pu ne pas fonctionner ?
Comment aurais-je pu reprendre le contrôle de ma voiture ?
Mais à chaque fois, l’inéluctable et mes blessures…
On pousse la porte…
Une blouse blanche…le médecin…
Il ferme derrière lui…se retourne…
Il sourit…
Ce sourire…
Cette balafre…
Je ne m’étais pas souvenue de ce détail…de cet homme juste après mon accident, le moteur encore fumant…et il était là…il était ce docteur qui s’occupait de moi…
Ce n’était pas la coïncidence qui me gênait mais le contentement déplacé que j’avais lu sur son visage…
« - Bonjour Clarisse. »
Il me serre la main…ma poignée de main est fuyante…sur la défensive…
« -Je vois que vous allez mieux…
- Oui. Lâchais-je sèchement. Il le note :
-…Hum…pas tant que ça… »
Un silence pour réponse…
« - Que se passe-t-il ? »
J’hésite…par où commencer ?
« - Mais qui êtes-vous ?
- Je suis le Docteur Klaus… »
Il me semble que quelque chose manque, comme s’il n’avait pas finit sa phrase :
« -Dans quel hôpital suis-je ? »
Il prend une chaise et s’assoit, comme pour m’annoncer quelque chose de grave…
« -Tu n’es pas dans un hôpital… »
Je n’en crois pas mes oreilles…impossible de comprendre…des yeux je fais le tour de cette pièce…pourtant cela y ressemblait bien…
« -Tu es chez moi…dans une pièce aménagée…toutes les règles d’hygiène y sont respectées… »
Je n’entend qu’à peine ce qu’il me dit…une seule idée : partir…
Je rejette le drap…mon mouvement trop brusque réveille une intense douleur dans mon bras…
Tétanisée par la douleur et ma découverte :
J’en avais oublié l’araignée de métal sur mon tibia mais sur le reste de mes jambes avait fleuri un système les enserrant…
Un tube récupérait à la source mes urines…
J’avais dévoilé en un mouvement ample, encadrée par des sangles de cuir et la blouse, mon intimité…
Impossible de me recouvrir…d’autres douleurs se font plus aigues me clouant au lit…
Il le lit sur mon visage et me recouvre doucement…
Impossible de m’enfuir…à sa merci…
« - Je te déconseille de partir…me dit-il.
- Pourquoi ? Par peur que je porte plainte contre vous ? Lui répondis-je violemment
- Non, pour ta santé et…ton plaisir… »
« C’est le kidnapping d’une femme blessée, prisonnière sans défense, gardée comme un futile objet de plaisir » pensais-je
« - Nous aimons la même chose… »
Mes sourcils se froncent…quelle passion, quel fétichisme puis-je partager avec cet inconnu ?
C’est la sensation sur mes jambes qui me donna la réponse…le film « Crash »…l’attraction qu’il a exercé sur moi…
La tôle froissée, les blessures…et ces orthèses…
Je n’étais pas aller plus loin par peur du regard des autres, par crainte de me retrouver seule avec ces désirs étranges, incomprise et d’aller bien trop loin…
Etait-ce donc ça que je désirais ?
« - Ne me dis pas que ce n’est pas le cas…Tu as participé à des forums dont les titres étaient des plus explicites…Tu te souviens ?... « Crash »… « Car crash »… « Leg brace pretender »…Sans parler des sites…Ne me mens pas en me disant qu’il ne s’agissait que de curiosité… »
Encore un morceau de mon intimité dévoilé…
Il fallait que je sache…
« -…Comment savez-vous ?
- Dans ce milieu il est rare de voir des femmes alors dès qu’il y en a une…on ne la perd pas de vue… »
Mon crâne, jusqu’à présent épargné par la douleur, se retrouve brusquement dans un étau…
En bon « médecin » il me donne aussitôt un verre d’Efferalgan qu’il prend soin de préparer devant moi…
« - Je ne te donnerai pas de calmant ou autre substances pouvant altérer ta vigilance…ce n’est pas dans notre intérêt… » me dit-il en présentant le gobelet à mes lèvres.
Du regard je l’interroge sur la perfusion…
« - Elle n’est là que pour t’apporter des éléments nutritifs et des antibiotiques. Dans tous les cas tu n’en auras bientôt plus besoin… »
Abreuvée par la main de mon tortionnaire…
« - Je vais te laisser te reposer…Si tu as besoin de moi tu n’as qu’à appuyer sur ce bouton rouge, me dit-il en me montrant un boîtier à portée de ma main. Dans tous les cas je repasserai voir si tout va bien… »
Une caresse fraîche sur mon front…une bénédiction malgré tout…
3° Episode
J’essaye de me reposer.
Mon mal au crâne disparaît totalement alors que les autres douleurs ne font que se calmer.
Une seule persiste : mes côtes.
A chaque inspiration et expiration la douleur se fait plus aigue.
Impossible de la réduire, il faut que je fasse avec.
Mes réflexions peuvent reprendre leur cours…
Il est allé plus loin que moi…bien plus loin…réalisant son fantasme.
En fait j’ignore tout de ses rêveries insolites.
De supposition en supposition j’en arrive à des choses horribles, contrastant avec l’immaculé de cette pièce et la perfection des bandages que je peux voir.
De mes mains, je remonte très lentement le drap…
Ma chair, autour des tiges de métal, ne semble pas infectée…
Sous mes orthèses de jambes apparaissent des pansements, des drains…
Puis vient la sonde dont le tube sort du lit…je ne peux pas voir la poche recevant mes urines…
Petite déception…
J’aperçois un autre tube contenant quelque chose de marron. Je remonte plus encore les draps faisant apparaître d’autres drains disparaissent sous les bandages de mes hanches.
Celui-ci rentre dans mon ventre et semble évacuer mes excréments.
Je ressens de la gêne face à cette fonction si triviale qu’il contrôle.
Je reste un moment à contempler mes jambes enserrées de ces lanières de cuir, de ces tiges de métal, ces articulations de chaque côté de mon genou droit, et de mes hanches…cette large ceinture rigide s’arrêtant de part et d’autre de mon ventre d’où pendent des sangles qui laissent imaginer qu’une autre partie vient s’y fixer pour la fermer entièrement…
Des HKAFO…
Je laisse le plaisir, la satisfaction m’envahir…
Les pansements ont quelque chose de reposant aussi…
Un sourire se dessine sur mes lèvres…
Je repense à mes jeux, gamine…
Un membre de ma famille était infirmière et je lui demandais de me ramener des accessoires : seringue, masque et surtout, surtout : des bandes…
J’en enveloppais mes membres…
J’aimais le toucher de ce tissage, l’odeur, les liserés bleus courant sur toute la longueur…
Allant jusqu’à me rendre plusieurs jours d’affilé à l’école avec les deux avant-bras et les mains ainsi ornés et ayant préparé des pseudo blessures ; trop jeune pour m’infliger de réelles entailles…
A cette même époque une de mes amies avait un plâtre lui prenant toute une jambe : du pied jusqu’à sa hanche…je l’avais accompagnée aux toilettes durant les heures de cours car son membre ainsi immobilisé en extension empêchait la fermeture de la porte…offrant son intimité à ma vue…
Je crois que c’est à la même époque que ma mère portait une attelle de poignet, moulée pour épouser parfaitement la courbe de ses os qu'elle avait saillants…j’aimais à me la sangler, à avoir une articulation immobilisée…
J’étais prédisposée…
Le plaisir de la cicatrisation…découvert plus tard dans des jeux masochistes…
Je devais être en effet pour le Docteur Klaus le sujet parfait, aimant orthèses, immobilisation, accidents et blessures et en fait ne demandant qu’à être guidée pour aller plus loin…pour me découvrir…
En regardant mes bandages là sur ce lit, je voulais en soulever un pour voir une de mes blessures et instinctivement mon pouce appuie sur le bouton rouge…
Quelques minutes plus tard il rentre, coupant net le cours de mes pensées dans lequel j’étais restée plongée, n’ayant pas réalisé que je l’avais appelé.
Mon cœur et mes respirations s’accélèrent, augmentant mes douleurs costales.
Me voici une nouvelle fois dans une situation gênante : mes bras m’empêchent de recouvrir mon sexe.
- « Vous avez chaud ? » me demande-t-il.
Impossible pour moi de savoir si la vue de mon corps à moitié nu ainsi orné lui plaît.
- « Non…je voulais juste voir ce que j’avais aux jambes… » lui répondis-je, non sans gêne.
D’un geste prévenant il recouvre mes parties intimes, laissant le reste de mes jambes nues.
Il me faut désamorcer la tension que je sens naître en moi :
- « Alors j’ai démoli votre mur… » dis-je avec un sourire timide.
Le sien est plus sincère…plein de satisfaction…
- « Oui…d’ailleurs je ne sais pas quand je vais le remonter…c’est un soulagement de voir ça en sortant de chez soi… »
- « Oui, je vois ce que vous voulez dire… » dis-je avec la même timidité. « Et ma voiture ? »
- « Je l’ai mise à l’abri des vandales dans mon garage… »
- « Vous vous êtes assis dans la voiture depuis ? »
Cette question a coulé de mes lèvres sans que je ne m’en aperçoive…ne saisissant qu’à la fin, lorsque ses yeux se mirent à briller, ce qu’elle suggérait…
Mais il hésite.
- « …Oui…plusieurs fois… » me dit-il comme une confession…
Silence…ses yeux regardent le vide, s’imaginant très certainement dedans…
- « J’aimerais la voir… » lui avouai-je, me surprenant moi-même.
Les pupilles se firent plus ardentes.
- « Ne t’inquiète pas…tu la verras…mais pour l’instant tu dois garder une parfaite immobilité… »
Un sourire pour me rassurer puis se leva pour partir…
A peine eut-il le dos tourné que je lâchai en un souffle, comme un soulagement, la question, l’envie qui m’avait fait l’appeler :
- « Je voudrais voir mes blessures… »
Il s’arrête net…
Je ne vois pas son visage…
Quelques secondes de flottement…une éternité pleine de remords pour moi…
Il se retourne enfin.
- « Voir tes blessures ? » me demande-t-il, sourcils froncés.
- « Oui… » lui répondis-je hésitante, les yeux baissés de honte. « Je voulais soulever quelques pansements pour les voir mais je ne peux pas le faire toute seule… »
La gravité de son visage m’emplie de doutes.
Il s’assoit et me répond, l’air absent :
- « Je ne peux pas te montrer toutes tes blessures maintenant…tu ne pourras voir les plus graves que quand je remplacerais tes pansements… »
D’un mouvement de tête j’acquiesçai…
Félicitations pour ce beau travail! Et merci pour le petit mot mais vraiment, nous n' y sommes pour rien. Merci encore pour ce beau blog.
Master AR & Say